Ben Amor: Le sort de Slimane Bouhafs demeure inconnu
Romdhane Ben Amor, porte-parole officiel du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, a expliqué que pour le moment, le réfugié politique algérien Slimane Bouhafs est porté disparu, jusqu’à explication de la part des autorités.
"Des médias algériens ont affirmé, dimanche dernier, que les autorités tunisiennes ont livré Bouhafs à leurs homologues algériens pour pour qu'il soit traduit devant la justice. Pourtant, ce dernier possède une carte de réfugié politique, valable jusqu'au mois de septembre 2022. Il a été placé sous protection du Haut Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés (HCR) à Tunis, depuis 2018. La Tunisie doit donc respecter ses engagements internationaux qui protègent les droits des réfugiés et prévoient le principe de non-refoulement. Nous avons un réfugié politique qui doit être protégé et s’il ne respecte pas les lois, il y a des procédures à respecter. C’est au HCR de dire s’il a commis des infractions graves ou pas. Nous craignons un non respect des conventions internationales et de l’article 26 de la Constitution. En gardant le silence, les autorités tunisiennes augmentent le doute et font craindre le classement de notre pays parmi les irrespectueux des conventions internationales et, surtout, parmi ceux qui ne protègent pas les réfugiés politiques qui se trouvent sur son sol", a-t-il dit.
Romdhane Ben Amor a, également, rappelé que les associations signataires du communiqué, signalant la disparition inquiétante de Slimane Boufahs,se sont impliquées dans toutes les affaires en lien avec les droits de l’Homme ou qui touchent auxdroits économiques et sociaux.
De son côté, l’avocat algérien Lahssen Touati a indiqué que Sliman Boufahs est entré en 2018, illicitement en Tunisie. Il a été condamné pour atteinte au sacré.
Bouhafs n’a pas le statut de réfugié politique et les autorités algériennes n’ont pas réclamé son extradition. La Tunisie et l’Algérie ont un accord judiciaire plus fort que les accords internationaux. Il est certain que l’Algérie a demandé à la Tunisie de lui livrer cet individu. Sliman Boufahs aura certainement un procès équitable et il ne sera pas exécuté pour les faits qu’on lui reproche", a-t-il estimé.
L’avocat a, par contre, rejeté tout lien entre le dossier de Boufahs et celui de Nabil et Ghazi Karoui, qui viennent d’être arrêtés à Tebessa en Algérie.